Les avantages de la pensée positive


Shawn Achor, psychologue nous explique au cours de cette conférence TEDx qu'au lieu de courir après nos objectifs pour atteindre le bonheur, nous ferions mieux d'apprendre à être heureux pour dépasser ces objectifs.

Comme il parle vite, retrouvez sa conférence en texte juste au dessous de la vidéo.









  
C'était de la triche, car il n'y avait rien au monde que ma sœur n'aurait plus désiré que de ne pas être Amy, la petite sœur blessée, mais Amy, la licorne spéciale. Bien sûr, c'était une possibilité qui ne l'avait jamais effleurée jusque-là. Et on pouvait voir ma pauvre sœur, manipulée, entrer en conflit, comme son petit cerveau hésitait entre deux tâches,ressentir la douleur et la surprise qu'elle venait de rencontrer, ou bien s'intéresser à sa nouvelle identité de licorne. Et c'est cette dernière qui a gagné. Au lieu de crier, au lieu d'arrêter de jouer, au lieu de réveiller mes parents, avec toutes les conséquences négatives qui en auraient découlé, un sourire s'est épanoui sur son visage, et elle est regrimpée sur le lit avec toute la grâce d'un bébé licorne... (Rires) ... avec une patte cassée.
Si je pose une question comme : « A quelle vitesse un enfant peut-il apprendre à lire en classe ? », les savants changent ça en : « A quelle vitesse l'enfant moyen apprend-il à lire en classe ? », et puis on adapte le programme pile à la moyenne. Si vous êtes sous la moyenne de cette courbe, les psychologues sont ravis, parce qu'alors soit vous êtes déprimés, soit vous souffrez d'un trouble, soit les deux, avec un peu de chance. On espère les deux, parce que dans notre business modèle, si vous venez en séance avec un problème, on veut être sûrs que vous repartez avec 10, pour que vous reveniez encore et encore. On remontera jusqu'à votre enfance si nécessaire, mais à la fin, on veut vous rendre normal à nouveau. Mais normal, c'est simplement dans la moyenne.
Et je pose en principe, de même que la psychologie positive, que si l'on n'étudie que ce qui est dans la moyenne, nous resterons simplement dans la moyenne. Alors au lieu d'effacer ces excentriques positifs, je fais exprès, lorsque je tombe sur une population comme celle-ci, de demander : pourquoi ? Pourquoi certains sont-ils tellement au-dessus de la courbe, en termes de capacité intellectuelle, athlétique, musicale, de créativité, de niveaux d'énergie, de résistance face aux problèmes, de sens de l'humour ?Quoi que ce soit, au lieu de l'effacer, je veux l'étudier. Parce que peut-être pouvons-nous récolter des informations, non seulement pour remonter les gens jusqu'à la moyenne,mais aussi pour remonter toute la moyenne, dans nos entreprises et nos écoles du monde entier.
Quand j'ai postulé à Harvard, c'était par défi. Je ne pensais pas être admis, et ma famille n'avait pas l'argent nécessaire. Quand j'ai reçu une bourse militaire, deux semaines plus tard, ils m'ont admis. Soudain, ce qui n'était même pas envisageable est devenu une réalité. En y allant, je pensais que tout le monde verrait ça comme moi, un privilège, qu'ils seraient excités d'être là. Même dans une classe pleine de gens plus malins que soi, on devrait être content juste d'être dans cette classe, comme je l'étais. Mais ce que j'ai découvert, c'est que, si certains le vivent ainsi, quand j'ai été diplômé après quatre années, et que j'ai ensuite passé huit ans à habiter avec les étudiants - Harvard me l'a demandé, ce n'était pas moi. (Rires) J'étais chargé par Harvard de conseiller les étudiants durant leurs difficiles études. Et j'ai trouvé dans mes recherches et mon enseignement que ces étudiants, peu importe qu'ils soient heureux d'avoir réussi à entrer dans cette école, après deux semaines, leur esprit ne se focalisait, ni sur le privilège d'être là, ni sur leurs cours de philosophie ou de physique. Leur esprit se focalisait sur la compétition, la charge de travail, les tracas, le stress, les réclamations.
Cachée dans cette question, il y a la clé de la science du bonheur. Parce que cette question suppose que notre environnement influence directement notre niveau de bonheur, alors qu'en réalité, si je sais tout de votre environnement, je ne peux prévoir que 10 % de votre bonheur à long terme. 90 % de votre bonheur à long terme n'est pas influencé par l'environnement, mais par la façon dont votre cerveau le perçoit. Et si on change cela, si on change notre recette du bonheur et du succès, alors on peut changer la façon dont on modifie la réalité. Nous avons découvert que seulement 25 % des réussites professionnelles sont dues au Q.I. 75 % des réussites sont dues à votre niveau d'optimisme, votre environnement relationnel, et votre capacité à voir le stress comme un défi plutôt que comme une menace.
J'en ai parlé à la direction d'un internat des plus prestigieux, en Nouvelle-Angleterre, et ils m'ont dit : « On le sait déjà. Chaque année, en plus des cours, on a aussi une semaine de bien-être. C'est très excitant. Lundi soir, nous avons le plus grand expert mondial qui vient nous parler de la dépression chez les adolescents. Mardi soir, c'est la violence à l'école et les brimades. Mercredi soir, les troubles de l'alimentation. Jeudi soir, la chasse aux drogues. Et pour vendredi soir, on hésite entre le sexe dangereux et le bonheur."(Rires) J'ai dit : « C'est ce que font la plupart des gens le vendredi soir. » (Rires)(Applaudissements) Je suis content que vous appréciez, parce que eux, pas du tout.Silence sur la ligne. Et dans ce silence, j'ai dit : « Je serais heureux de venir parler dans votre école, mais sachez que ce n'est pas la semaine du bien-être, c'est celle du mal-être. Vous avez souligné toutes les choses négatives qui peuvent arriver, mais rien dit des choses positives. »
Mais le vrai problème, c'est que notre cerveau marche dans le sens inverse. Si on peut élever le niveau de positivité de quelqu'un dès maintenant, son cerveau ressent ce qu'on appelle aujourd'hui un avantage de bonheur, c'est à dire que le cerveau, en mode positif,est nettement plus efficace qu'en mode négatif, neutre, ou stressé. L'intelligence, la créativité, le niveau d'énergie augmentent. En fait, on a découvert que chacun des résultats professionnels s'améliore. Le cerveau en mode positif est 31 % plus productif qu'en mode négatif, neutre ou stressé. On améliore les ventes de 37 %. Les médecins sont plus rapides et précis de 19 % dans l'établissement d'un diagnostic exact, en mode positif plutôt qu'en mode négatif, neutre ou stressé. Ce qui veut dire qu'on peut inverser la recette. Si on trouve un moyen pour être positif au présent, alors nos cerveaux réussiront encore mieux, car nous pourrons travailler plus dur, plus vite, et plus intelligemment.

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